Le concept de Domaine d’Activité Stratégique (DAS) est sans doute l’un des plus puissants en stratégie d’entreprise. Définir ses DAS, c’est découper son entreprise en sous-ensembles autonomes et cohérents pour mieux appréhender ses marchés. Et ainsi : (i) libérer les synergies entre activités, (ii) optimiser la gestion, et (iii) identifier les opportunités de croissance. Sauf que ces mots ne parlent pas à grand-monde. Alors, on vous a préparé un article ultra-complet pour tout comprendre sur le DAS. Avec des exemples concrets. Et des astuces applicables dès aujourd’hui. C'est bien plus simple qu'on le pense.
Qu'est-ce qu'un Domaine d'Activité Stratégique (DAS) ? Une explication claire
On a vu des consultants vendre du vent sur le DAS à coup de powerpoints indigestes. Pourtant, accrochez-vous bien à votre chaise de bureau ergonomique, la vérité est beaucoup plus simple. C'est plus simple que prévu. Le Domaine d’Activité Stratégique (DAS), ce n’est pas l’affaire de cerveaux démesurés en costard trois pièces, non. C’est juste une « grosse case » dans laquelle on range une partie de l’activité de son entreprise qui cible un marché particulier et qui pourrait survivre toute seule si les autres disparaissaient. Oui, comme un chat qui se débrouille dès qu’on a le dos tourné.
« Simplifier un concept stratégique, c’est couper autant d’excuses que possible pour ne rien faire. »
Le DAS – ou "Strategic Business Area" pour ceux qui aiment l’anglais des open space – permet donc à une entreprise de découper ses activités en unités gérables chacune avec leurs propres règles du jeu concurrentiel. Finis les châteaux de sable stratégiques où tout s’écroule au premier choc : chaque DAS peut encaisser sa tempête !

La définition du DAS, version Augustin Désarmand : C'est quoi le délire ?
Pour faire court (et net) : un DAS est une part autonome d'une boîte qui vise un groupe précis de clients, répond à leur besoin spécifique avec une techno ou compétence bien à elle.
On arrête le charabia :
- Si votre entreprise livre des pizzas ET vend des logiciels RH, vous avez deux DAS (sauf si vos pepperonis sont digitaux… là y’a débat).
- Anecdote vraie : j’ai croisé une PME qui croyait avoir cinq secteurs d’activité alors qu’elle n’avait que deux vrais DAS (et trois illusions économiques). Ça pique mais ça aide !
Les 3 critères clés pour définir un DAS : le triptyque gagnant
Allez hop ! On sort la check-list anti-baratin :
- Le besoin du marché : Chaque DAS doit répondre à un besoin clairement identifié. Exemple ? Vendre des vélos électriques pour urbains stressés.
- Le groupe de clients cible : À chaque DAS son public (B2C, B2B, seniors fans de Sudoku...).
- La technologie/le savoir-faire mis en œuvre : Toute activité a sa patte technique ou organisationnelle spécifique (
pâtisserie artisanale ≠ impression 3D).
On ne mélange pas torchons et serviettes : si ces trois éléments diffèrent, c’est probablement un nouveau DAS !
Résumé en liste éclairante
- Besoin du marché
- Groupe de clients spécifique
- Technologie / compétence distinctive
DAS vs SBU : quelle est la différence (sans se prendre la tête) ?
Vous entendez parfois SBU (« Strategic Business Unit »). Ce n’est PAS exactement pareil qu’un DAS et voilà pourquoi :
- Le DAS, c’est la vision marché-client-besoin-fonction : hyper concentré sur ce que veut le client et ce qu’on lui sert.
- La SBU, c’est l’organisation interne de votre boîte : qui gère quoi, quel budget attribué ? Bref, un découpage administratif plus qu’un vrai segment stratégique.
Imaginez un restaurant : les plats sur la carte sont vos DAS ; la cuisine et la salle sont vos SBU ! Facile non ?
Exemples concrets de Domaines d'Activité Stratégique (DAS) pour tout comprendre
Affirmer que le DAS, ce serait du blabla réservé aux mastodontes, c’est comme penser que seuls les chefs étoilés savent cuire des pâtes. Le DAS, tout le monde s’en sert, souvent sans le savoir ! Plongeons dans le vif avec des cas qui vont faire pâlir votre voisin en réunion stratégique…
Exemple LVMH : quand chaque marque est un univers
LVMH n’est pas juste l’empire du cuir chic et du champagne hors de prix ; c’est une mosaïque de DAS calibrés au scalpel. Le groupe structure ses activités autour de 5 grands Domaines d’Activité Stratégiques :
- Mode & Maroquinerie : Louis Vuitton, Dior, Fendi, chacun vise la crème du luxe vestimentaire et accessoires.
- Vins & Spiritueux : Moët & Chandon, Dom Pérignon, Veuve Clicquot, Hennessy… Ici, on vise l’élite de la dégustation.
- Parfums & Cosmétiques : Guerlain, Givenchy Parfums, Fresh – à destination des amoureux du chic olfactif et cutané.
- Montres & Joaillerie : TAG Heuer, Bulgari, pour ceux qui veulent du bling-bling avec pedigree.
- Distribution sélective : Sephora, temple du testeur à volonté pour consommateurs exigeants.
Pourquoi découper ainsi ? Parce qu’un client qui claque 10k€ en sac à main n’a rien à voir avec celui qui teste des parfums chez Sephora. Chaque DAS a sa stratégie, son marché, ses marges et ses guerres internes – mais tous mutualisent leur amour du prestige. LVMH maîtrise l’art de jongler entre synergie groupe et autonomie totale par segment. Et ça rapporte !

Exemple Apple : de l'ordinateur au smartphone, une stratégie multi-DAS
Apple n’est pas qu’un vendeur d’iPhones obsédés par les selfies. Sa force ? Plusieurs DAS aux marchés distincts mais tous sous le même vernis design/expérience utilisateur irréprochable. En voilà la preuve :
DAS | Produits phares | Besoin marché visé |
---|---|---|
Ordinateurs personnels | MacBook Air, MacBook Pro | Productivité mobile / créatifs |
Produits mobiles | iPhone (SE, 10, 12, 12 Pro/Max), Apple Watch | Communication haut de gamme, lifestyle |
Tablettes | iPad Air/Pro | Mobilité pro/loisir flexible |
Services | App Store, Apple Music | Consommation digitale récurrente |
Accessoires connectés | AirPods, HomePod | Écosystème audio/domotique |
Ce qui bluffe ? Même sur le créneau iPhone, Apple segmente encore plus finement (SE pour budget limité ; Pro Max pour les fans de specs inutiles). Résultat : chaque DAS fonctionne comme une mini-boîte dans la boîte mère Apple — et garantit une résilience face à tous les délires du marché tech.
Exemple Volkswagen : harga, gamme, positionnement… des DAS bien distincts
On pourrait croire que Volkswagen fait toujours « Das Auto » pour tout le monde. Erreur ! Le groupe pilote plusieurs marques rivales qui ne mangent pas au même râtelier :
- Volkswagen : grand public (Golf/Polo/Tiguan)
- Audi : premium (A3/A4/Q5)
- Porsche : sport/luxe (911/Cayenne)
- Skoda : rapport qualité-prix (Octavia/Fabia)
- Seat/Cupra : jeunes urbains dynamiques
- Bentley/Lamborghini/Bugatti : luxe ultime et flambeurs assumés !
Pas question ici de vendre un T-Roc Porsche ou une Golf Lamborghini… Chaque marque est pilotée comme un véritable DAS avec son équipe dédiée, son marketing spécifique et sa R&D autonome. Allez expliquer à un fan Porsche qu’il roule en « Audi moins chère », vous verrez !
Exemple L'Oréal : du luxe aux produits de masse, une segmentation claire
L’Oréal règne sur la cosmétique mondiale grâce à quatre DAS bétonnés :
- Division Luxe : Lancôme, Yves Saint Laurent Beauté → acheteurs exigeants prêts à hypothéquer leur appartement pour un parfum.
- Division Grand Public : Garnier, L’Oréal Paris → familles normales qui veulent se sentir beaux sans vendre un rein.
- Cosmétiques Actifs : La Roche-Posay, Vichy → solutions dermato sur ordonnance ou presque.
- Produits Professionnels : Kérastase → salons de coiffure et pro en quête d’efficacité technique.
Une anecdote grinçante : certaines boutiques se sont fait gronder pour avoir mélangé Lancôme avec Garnier sur leurs étagères… Sacrilège stratégique. Chez L’Oréal on segmente sec — sinon gare au retour de bâton !
Et vous ? Comment identifier vos propres DAS ? Des pistes pratiques
Allez hop ! On ne repart pas sans sa trousse à outils. Voici quelques questions VRAIMENT utiles pour se repérer dans la jungle des activités stratégiques :
- Quel(s) besoin(s) client je satisfais vraiment ? (Soyons honnêtes...)
- Qui sont mes clients types ? Sont-ils interchangeables selon l’offre ?
- Quelle techno ou quel savoir-faire mobilisé dans chaque activité ?
- Ma structure de coûts/facteurs clefs est-elle identique partout ou non ?
- Si je devais vendre cette activité demain... survivrait-elle seule ?
Vous hésitez encore ? On vous l’assure : vous avez l’ADN de vos DAS en vous ! Servez-vous-en mieux que vos concurrents...
Maîtriser les DAS pour une stratégie d'entreprise performante
On attaque la partie où on sépare les as de la stratégie des amateurs du PowerPoint. Ici, pas de place pour l’impro ni le pilotage à vue.
Les pièges à éviter lors de la définition de vos DAS (parce qu'on déteste les erreurs)
Définir ses DAS, c’est tout un art. Trop large ? On fait un gloubi-boulga qui ne sert à rien. Trop étroit ? On se retrouve avec autant de « mini-DAS » que de collègues dans l’open space… et là, c’est l’usine à gaz assurée !

Cloisonner bêtement son entreprise en calquant l’organigramme interne : voilà LA boulette classique. Vos clients se fichent royalement de savoir si c’est « le service X » ou « le pôle Y » qui leur vend… Ils veulent juste une offre claire.
Comment les synergies entre DAS créent une valeur ajoutée (et des économies !)
Un bon découpage ne veut pas dire couper tous les ponts entre les activités. Au contraire : les vraies pépites naissent quand deux DAS coopèrent. Prenez LVMH : le DAS Parfums s’appuie sur le réseau du DAS Mode & Maroquinerie pour conquérir le monde. Résultat ? Plus d’efficacité, moins de coûts, plus de ventes à la chaîne.
"Une synergie bien orchestrée, ce n'est pas 1+1=2... C'est 1+1=3 – et on ne laisse pas ça aux matheux uniquement !"
Mon avis tranché d’expert (désolé pour ceux qui espéraient un consensus molle) :
La performance d’un groupe multi-DAS dépend aujourd’hui quasi exclusivement de sa capacité à créer ces synergies plutôt qu’à additionner des business isolés comme dans les années 80.
L'autonomie budgétaire des DAS : liberté et responsabilité
Chaque navire a besoin d’un capitaine… mais chaque capitaine doit pouvoir tenir sa barre sans demander au PDG si on vire à tribord ou pas ! Allez hop !
Avantages d’une vraie autonomie budgétaire par DAS :
- Réactivité accrue face au marché (on évite le syndrome "comité du mois prochain")
- Responsabilisation des managers, qui arrêtent de fuir leurs résultats sous prétexte "d’équipe transversale"
- Meilleure allocation des ressources selon la réalité économique propre à chaque périmètre stratégique
- Capacité d’ajuster rapidement les budgets en fonction des succès... ou plantages cuisants
Le reporting pour suivre la performance de chaque DAS : le tableau de bord parfait
Impossible d’optimiser ce qu’on ne mesure pas – sauf si vous aimez piloter dans le brouillard total. Chaque DAS doit avoir son dashboard, ses indicateurs spécifiques (« KPIs », pour briller en réunion) et un suivi régulier pour savoir où ça va vraiment.
KPI Financiers | KPI Marché | KPI Opérationnels |
---|---|---|
CA/Profitabilité | Parts de marché | Respect délais/livraisons |
Marge opérationnelle | Nombre nouveaux clients | Qualité perçue/service client |
ROI projets | Taux fidélisation clients | Coût unitaire production |
On surveille tout ça… et on arrête l’hémorragie quand un DAS part en vrille, sans attendre Noël !
Le DAS, un outil stratégique essentiel pour votre entreprise
On va droit au but : le DAS, c’est LA boussole qui évite à votre entreprise de tourner en rond. Définir clairement vos Domaines d’Activité Stratégique, c’est segmenter intelligemment pour savoir où concentrer vos efforts, maximiser vos marges et ne plus se planter dans le brouillard stratégique. On arrête la dispersion, on oriente chaque action vers un marché et une clientèle précise.
Pas besoin d’être un géant du CAC40 : n’importe quelle boîte peut y gagner ! Vous gagnez en clarté, en efficacité et surtout… en capacité à réagir face aux tempêtes économiques (et aux coups bas des concurrents qui n’ont rien compris). Allez hop ! À vous de jouer : passez à l’action et faites du DAS votre joker anti-pataquès interne !